Carol Rama s’est éteinte le 25 septembre à Turin à l’âge de 97 ans. Défendue par la galerie Isabella Bortolozzi (Berlin), cette artiste d’origine italienne a suivi en autodidacte un chemin hors des sentiers battus pendant soixante ans. Le musée d’art moderne de la Ville de Paris lui a rendu hommage au premier semestre cette année à travers une rétrospective. « Le sens du péché est mon maître », avait déclaré Carol Rama, qui avait inventé sa propre voie entre abstraction et figuration, une « abstraction organique ». Elle n’avait pas hésité à explorer des thèmes extrêmes, la folie, la mort, le fétichisme, l’animalité, la sexualité… Lion d’or à la Biennale de Venise en 2003, elle s’était emparée de matériaux insolites tels que de vieux pneus ou du caoutchouc, mais aussi d’un support plus classique, l’aquarelle, pour mettre en scène des personnages liés par une sexualité sans tabous, comme était l’art de « la femme à sept têtes », son surnom donné par Man Ray.