Deux chemins qui ne paraissent mener nulle part, comme voués à l’échec : c’est le message que semble véhiculer la photo de Bruno Hadjih présentée par la Mamia Bretesche Gallery (Paris). Presque en écho, un cliché des Gao Brothers proposé par l’IFA (Shanghai) montre deux routes à l’horizon incertain. Ces œuvres exposées à la Beirut Art Fair, qui a fermé ses portes hier soir, collent à un Liban pétri d’incertitudes. Plus loin, une vidéo de Mehdi Meddaci, présentée par la galerie Odile Ouizeman (Paris), invoque subtilement le thème des migrants. Une question qui résonne tout particulièrement dans un pays où 1,2 million de Syriens fuyant la guerre civile ont trouvé refuge. Ces quelques pièces offraient un bol d’oxygène dans un salon plombé par des kilomètres de croûtes et une litanie de sculptures kitsch. « Beaucoup de galeries étrangères sont frileuses. Elles assimilent toujours le Liban à la guerre », nous a déclaré Laure d’Hauteville, fondatrice et directrice du salon, consciente des failles artistiques de l’événement. « Monter une foire au Liban, cela demande beaucoup plus d’effort qu’à Paris », ajoute-t-elle. Il faut convaincre les autorités locales, les mécènes réticents, les galeries…
À Beyrouth, une effervescence, malgré tout
Alors que la foire Beirut Art Fair (17 au 20 septembre) se cherche une identité sur une ligne de fond kitsch, les initiatives privées foisonnent à Beyrouth.