Poussin et Louis XIV, tel est le titre de cet ouvrage qui apparaît de prime abord comme une énième biographie sur Nicolas Poussin (1594-1665). Pourtant, Olivier Bonfait, son auteur, dépasse largement le genre pour s’interroger sur le mythe et sur l’histoire de l’art, qui a fait de Poussin, de son vivant déjà, le « plus français des peintres » et le fondateur de la peinture française. Or, sa carrière s’est déroulée en quasi-totalité hors de France et il n’a par ailleurs jamais réalisé de commande royale pour la cour de France. De son vivant pourtant, le discours sur l’artiste est nationalisé et la critique ne tarit pas de superlatifs à son égard. Trois siècles plus tard, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le nationalisme fait rage dans le domaine de l’histoire de l’art et n’épargne pas le maître. Louis Hautecœur le qualifie de « manifeste du classicisme français », André Lhote le distingue comme « le plus grand peintre que la France ait vu naître », et Bernard Dorival salue en lui le « héros de l’esprit français ». Que nous valent ces…
Deux auteurs passent l’art de Nicolas Poussin au crible
Après l’exposition « Poussin et Dieu » au musée du Louvre à Paris, de nouvelles publications consacrées au maître paraissent en librairie. Deux ouvrages aussi originaux que radicalement différents apparaissent comme deux tentatives de déconstruction du mythe Poussin.