C’est une belle photo de Jimi Hendrix. Mais justement, le fait qu’elle soit belle pose problème. Je vous sens médusé(e). Allons dans le vestibule du droit d’auteur. Il y a deux portes. Sur la première, une plaque en cuivre affiche la mention « Originalité ». En plus petits caractères, figure la mystérieuse : « marque de la personnalité de l’auteur ». Personne ne sait ce qu’il y a derrière, mais c’est celle qu’il faut ouvrir, car si vous ouvrez la porte sur laquelle figure « Mérite », là, badaboum, c’est le ravin. Or la beauté, c’est le mérite. Qu’elle soit évaluation idiosyncrasique (j’aime) ou jugement de goût à vocation universelle : ceci est une belle œuvre parce que, le « ceci est une belle œuvre » est un mauvais argument car juger du mérite d’une œuvre est interdit au juge depuis 1902. Un œuvre moche est protégeable, et c’est heureux… Il n’y a donc que le « parce que » qui est intéressant, et encore faut-il le raccrocher à l’originalité,…
La jurisprudence ne confond plus originalité du sujet photographié et originalité de la photographie
Branle-bas de combat chez les photographes : une décision du 21 mai du Tribunal de grande instance
de Paris mettrait en danger le droit d’auteur.
Allons voir de quoi il s’agit.