Le Conseil d’État a jugé vendredi 19 juin le projet de rénovation de La Samaritaine, à Paris, conforme au droit, alors que deux de ses permis de construire avaient été annulés par les juridictions administratives. Ces dernières avaient considéré qu’il ne correspondait pas aux règles du plan local d’urbanisme. Le Conseil d’État a tranché en critiquant l’interprétation restrictive de ces règles par la Cour administrative d’appel. Il a plaidé pour « une interprétation plus ouverte » du texte, qui permet de « tempérer l’exigence d’insertion dans le tissu urbain existant » du projet architectural de restructuration du bâtiment. L’arrêt publié vendredi va même plus loin, rappelant que le plan local d’urbanisme « affichait lui-même le souci d’éviter le “mimétisme architectural” et autorisait, dans une certaine mesure, la délivrance de permis pour des projets d’architecture contemporaine pour s’écarter des “registres dominants” de l’architecture parisienne en matière d’apparence des bâtiments, et pouvant retenir des matériaux ou teintes “innovants” ». Propriétaire de l’édifice, le Groupe LVMH, qui avait saisi le Conseil d’État, s’est déclaré le jour même « satisfait » de cette décision et a confirmé la reprise rapide des travaux, stoppés depuis mai 2014. Le jugement du Conseil d’État est définitif.