Le marché de l’art connaît, depuis une dizaine d’années, des mutations de grande ampleur, qui ont été maintes fois décrites : internationalisation des acheteurs ; médiatisation des ventes aux enchères ; prix records pour les œuvres des artistes les plus recherchés ; multiplication des foires ; poids grandissant des ventes d’art contemporain ; financiarisation…
En revanche, les effets de ces évolutions récentes sur les musées n’ont pas encore fait l’objet d’analyses très poussées, à l’exception notable du magistral essai de Nathalie Heinich Le paradigme de l’art contemporain publié l’an dernier.
L’impact le plus visible est naturellement que l’activité des musées, notamment publics, est rendue plus compliquée par l’envolée des prix de vente des œuvres. Les acquisitions d’œuvres des artistes majeurs leur deviennent plus difficiles, pour ne pas dire inaccessibles, tandis que le budget d’organisation des expositions se trouve lesté par les coûts croissants d’assurance des œuvres empruntées.
Mais deux autres effets importants doivent être soulignés.
Le premier tient au fait que les relations entre les…