Il est difficile de visiter l’exposition de l’architecte Le Corbusier (1887-1965), de son vrai nom Charles-Édouard Jeanneret, avec sérénité ou naïveté, après la publication simultanée de trois ouvrages mettant en exergue ses sympathies fascistes et ses tentations antisémites (1). Il est tout aussi difficile de s’emballer pour le promoteur de l’Esprit Nouveau qui fut aussi celui de l’Ordre Nouveau du gouvernement de Vichy. Il est enfin difficile de comprendre pourquoi l’exposition au Centre Pompidou fait totalement l’impasse sur ses positions idéologiques nauséeuses, et présente quantité d’objets sans la moindre allusion au contexte politique qui les a vus naître. Il ne semble pas question d’en décorner le mythe alors qu’on célèbre le cinquantenaire de sa mort. « Notre propos était la question du corps », réplique, laconique, Olivier Cinqualbre,
co-commissaire de l’exposition avec Frédéric Migayrou. Fin de l’aparté.
La réponse est peu satisfaisante pour Marc Perelman, auteur de Le Corbusier, une froide vision du monde, qui ne mâche pas ses mots dans une tribune publiée…