Après l’arrivée de Victoria sur le trône du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande, la sculpture est devenue le mode d’expression privilégié : monuments publics et programmes sculpturaux monarchiques ont abondé. Durant ce que d’aucuns qualifient d’âge d’or de la sculpture britannique, le sculpteur s’est mué en fondeur, dinandier, ouvrier, ciseleur, tourneur, mouleur, en un mot, en alchimiste. Les innovations techniques ont donné naissance à des créations déconcertantes. De cette salière en forme de Saint George terrassant le dragon, en ivoire et argent par galvanoplastie, le tout incrusté de lapis-lazuli (Edward Onslow Ford, 1901, National Museums de Liverpool), doit-on y voir une œuvre d’art ? Un objet décoratif ? Ou encore un terrain de jeu à l’innovation…
La sculpture victorienne, entre art et industrie à la Tate Britain
La sculpture a connu un âge d’or au Royaume-Uni sous le règne de la reine Victoria (1837-1901), une histoire que retrace actuellement une exposition à la Tate Britain, à Londres. En mêlant les sources d’inspiration issues du passé avec les dernières technologies de pointe pour l’époque, la sculpture victorienne a exploré les limites de la discipline, entre art et industrie. L’art a alors été mis au service de l’hégémonie britannique.