P. R. Pourquoi avez-vous organisé cette première édition de « Carthage Contemporary » ?
K. H. J'ai vécu à Paris et quand je suis rentrée en Tunisie, en tant qu'enseignante en histoire de l'art, j'ai senti que c'était le désert dans le domaine de l'art contemporain. Après la Révolution, nous nous sommes dit qu'il fallait faire quelque chose, nous avions l'impression que c'était beaucoup plus facile. Nous avons osé alors aller dans les ministères. Si on nous répondait « non », nous demandions « pourquoi ? ». Avant, nous vivions avec cette « peur » de la dictature.
P. R. Des manifestations d'art contemporain existaient pourtant, comme « Dream city ».
K. H. Oui, des galeries privées, des artistes tunisiens existaient avant la Révolution. Mais monter une exposition d'art contemporain d'envergure internationale nécessite beaucoup d'autorisations, un gros budget. Nous avons pris cette initiative parce qu'il manquait ce type d'événement. Je n'avais pas envie de monter une exposition dans une galerie,…