Ce sont huit albums dits « privés » que Francisco de Goya a réalisé de 1793 - au lendemain de la maladie qui lui fit perdre l'ouïe - jusqu'à sa mort en 1828. Conçus chacun comme des ensembles cohérents, formant une oeuvre en soi, les albums nommés arbitrairement après la disparition de l'artiste de A à H furent dispersés à Paris à l'hôtel Drouot en 1877. Pour la première fois depuis cette date, un musée émet une hypothèse quant à l'assemblage originel de l'album D, dit « Album des Sorcières et des Vieilles Femmes ». Il propose grâce à la réunion historique de ses feuillets éparpillés dans 16 musées du monde et plusieurs collections privées de repenser l'ensemble de l'oeuvre graphique de la fin de sa carrière. Ces études techniques et stylistiques permettent de déterminer la pagination originelle de l'album. Le visiteur, lui, découvre la liberté d'exécution des feuillets. Ces figures isolées réalisées avec la plus grande économie de…
Goya intime et mystérieux à Londres
Après avoir invité Juliet Wilson-Bareau, une des plus éminentes spécialistes de Francisco de Goya, la Courtauld Gallery à Londres propose une exposition qui réunit pour la première fois depuis leur dispersion en 1877 la totalité des 22 feuillets d'un album privé du maître, l'album D. Cette réunion historique met en lumière l'incroyable liberté d'exécution de ces dessins à l'encre noire. Mais le parcours remet aussi en cause les certitudes jusque-là admises sur les datations, les techniques et l'oeuvre de Goya.