C'est devenu impossible ou prétentieux de parler d'avant-garde, mais le principe d'une bande d'artistes connectés entre des villes-monde qui débattent des enjeux philosophiques de leur époque reste tenace. Ainsi, sous la désignation très floue de post-Internet, on trouvera dans le désordre des filiations avec le réalisme spéculatif de Quentin Meillassoux, l'« object-oriented ontology » de Graham Harman, le post-humain, l'anthropocène de Bruno Latour ou la réflexion sur l'animisme de Mark Leckey, un artiste parmi les plus influents auprès d'une génération née dans les années 1980. David Douard, 32 ans, évoque souvent cette sensibilité nouvelle en parlant de « ma génération de bâtards hybrides ». L'exposition phare de cette mouvance, « Speculations on anonymous materials », qui a eu lieu au Fridericianum de Cassel en 2013, était proposée par la curatrice Susanne Pfeffer, qui invite actuellement l'artiste David Douard dans « Inhuman », troisième volet de son ambitieuse réflexion sur l'art d'aujourd'hui. Il…
David Douard, des fantômes dans la machine
David Douard s'intéresse à une forme contemporaine du langage poétique qui s'incarne dans des matériaux qui ne distinguent plus le biologique du technologique, les objets des sujets. Après avoir participé au Salon de Montrouge en 2011, il expose dans « Inhuman » au Fridericianum de Cassel et ouvre ce soir une nouvelle exposition à Union Pacific à Londres.