Une bande de jeunes se retrouve dans la campagne. C'est souvent comme cela que débute un projet de film de Lola Gonzàlez, et c'est ainsi que sont nées les grandes idées de la contre-culture ou certains mouvements d'avant-garde ; elle le sait. En pleine nature, ils se baladent, mangent, chantent, boivent, dansent, en paraissant se sacrifier pour une cause inconnue ou purger une peine sans qu'on ne connaisse l'objet du crime ni sa gravité. Dans un film plus ancien, certains d'entre eux ont été jugés pour oisiveté : « Vous avez été surpris assoupis sur un pédalo en rase campagne, laissant le temps s'écouler ». « On était fatigués […]. En fait, on aime la nature », répondait le banc des accusés tombés du lit (Le Procès, 2012). Dans la maison de campagne où ils semblent maintenant détenus, l'heure est plus grave, le ton aussi ; mais la communication est interdite : ils sont…
Lola Gonzàlez : les copains d'abord
Lola Gonzàlez (née en 1988) a participé au Salon de Montrouge en 2013. Depuis, la technique est plus sophistiquée mais la philosophie reste la même : l'amitié. Cette vérité que la vie en société ultralibérale considère comme un agrément dans une existence bien rangée, est le sujet (politique) et le moteur même de ses films. Son dernier, le déroutant Winter is coming, est actuellement projeté à la galerie Marcelle Alix à Paris, dans une exposition en duo avec Eva Barto, « Présage » (jusqu'au 6 juin).