Matisse, Camoin, Bonnard, Valtat, Marquet, Signac, Luce, Manguin, Derain… La liste des artistes d'avant-garde ayant séjourné à Saint-Tropez est longue. Pourtant, la cité qui joua un rôle de premier plan dans le développement de l'art moderne cessa d'être celle des peintres l'année même du redéploiement de son musée. En 1955, Roger Vadim tournait dans le petit port de pêche Et Dieu créa la femme, dévoilant tout à la fois une étoile du cinéma et un village paisible qui allait devenir le repère de la jet-set. Dans ce contexte mondain, les efforts de Georges Grammont, collectionneur et directeur du modeste Museon Tropelen depuis 1936, passèrent inaperçus. Le déménagement vers la chapelle de l'Annonciade, les travaux qu'il y mena pour en faire un lieu digne d'exposer les chefs-d'oeuvre de l'art moderne et l'important legs qu'il lui consentit le 5 août…
60 ans d'art moderne à Saint-Tropez
Pour fêter ses 60 ans, le musée de l'Annonciade, à Saint-Tropez, propose une saison riche en événements. L'objectif est de redonner ses lettres de noblesse aux fondamentaux de la collection, et d'éclairer son histoire par le biais d'un hommage aux donateurs. Si cet été le musée offrira un aperçu plus exhaustif de ses collections, pour l'heure, un accrochage porte un éclairage sur une figure clef du musée : Georges Grammont, amateur d'art qui aménagea à sa charge la chapelle de l'Annonciade pour la transformer en musée d'art moderne. Aperçu d'un parcours aussi audacieux que surprenant.