Le président de la République s'est rendu hier au musée du Louvre, à Paris, pour dénoncer les différents saccages archéologiques perpétrés en Irak par les djihadistes du groupe de l'État islamique ainsi que par le régime syrien. Ce fut en effet au musée du Louvre que fut inauguré en 1847, par Louis-Philippe, le premier « musée assyrien » au monde, fruit des fouilles conduites en 1843 par le consul de France Paul-Émile Botta sur le site du palais de Sargon II, à Khorsabad, en Irak. Depuis le département des antiquités orientales du musée du Louvre, le chef de l'État a lancé un « cri d'alerte et de solidarité », tout en condamnant sévèrement ces agissements. « C'est un très beau message que le président de la République se déplace dans un musée pour montrer sa solidarité avec les peuples, mais aussi avec ces cultures, pour montrer que le terrain n'est pas seulement celui de la guerre, mais aussi de la culture et de l'ouverture », avait réagi la veille l'ex-ministre de la Culture, Aurélie Filippetti. Accompagné de la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, François Hollande a précisé que la France travaillait en lien étroit avec l'organisation onusienne à recenser les objets archéologiques présents en Irak afin de documenter ce patrimoine et de lutter contre le trafic illicite. De plus, il a annoncé la tenue d'une grande exposition sur l'art mésopotamien pour 2016 au musée du Louvre-Lens, en collaboration avec le musée national d'Irak. Le musée parisien a été prié d'envoyer « prochainement à Bagdad une mission d'expertise pour évaluer les moyens nécessaires à la préservation des trésors qui y sont conservés. […] Les conclusions de cette mission serviront à identifier de nouveaux axes de coopération entre la France et l'Irak », a indiqué le chef de l'État. La coopération scientifique et culturelle entre les deux pays devrait en effet être renforcée en particulier entre les universités françaises, l'Institut français du Proche-Orient et l'université d'Erbil et de Soulaimaniah pour accueillir des doctorants irakiens. Actuellement, six missions archéologiques dans le Kurdistan irakien sont financées par la France. Outre les récentes destructions médiatisées par les terroristes, l'ONU comptabilisait fin décembre, sur la base d'images satellitaires, 300 sites d'une valeur inestimable détruits, endommagés ou pillés en Syrie, notamment à Alep ou Palmyre, après trois ans de guerre.