Pour définir l'oeuvre d'Hervé Télémaque, le critique d'art Gérald Gassiot-Talabot évoquait une « truculence qui n'est jamais vulgaire, toujours imprévue et saugrenue ». Fût-elle bien tournée, cette phrase ne suffit pas à décrire ce monde tressé d'images et de mots, où, dans un esprit lacanien, il faut lire le Propre et le figuré - pour reprendre le titre d'un tableau. Bien souvent, le spectateur doit se débrouiller avec ses hypothèses. L'intéressé, lui, se défend de toute énigme. « Ma peinture est d'une grande limpidité, assure-t-il benoîtement. Ça tient à ce que Barthes appelait une sémiologie empirique ». Limpide, vraiment ? Le mot ne sied pas à ce travail sophistiqué, ni à un parcours singulier, presque à rebours de la marche de l'histoire. Depuis la Seconde Guerre mondiale, l'histoire s'écrit par les vainqueurs américains. Aussi Télémaque a-t-il bien raison en 1957 de quitter son Haïti natal pour New York. Sauf que le jeune créole ne trouve pas son compte dans l'expressionnisme abstrait. La seule voie à laquelle il adhère, c'est celle…
HERVÉ TÉLÉMAQUE — Centre Pompidou, Paris 4e 25 février-18 mai Le Centre Pompidou rend hommage à Hervé Télémaque
Le Centre Pompidou rend un juste, bien que tardif, hommage à Hervé Télémaque (né en 1937), artiste singulier et érudit qui fut l'un des chefs d'orchestre de la figuration narrative.