Nourri de philosophie humaniste et néoplatonicienne, le XVIe siècle se relève tout juste des querelles de l'iconoclasme. Cette période charnière voit l'essor du genre du portrait, corrélativement à l'émergence d'une classe bourgeoise et d'une pensée individualiste. « Le XVIe siècle est le temps de la rencontre entre deux traditions. Né en Italie au quattrocento, le genre du portrait y est développé dans la lignée d'un idéalisme à la Raphaël, à contre-courant de la logique réaliste des écoles du Nord. L'afflux d'oeuvres italiennes en Flandres et le voyage des peintres en Italie a conduit les artistes au XVIe siècle à concilier ces deux traditions par de multiples expérimentations », explique Till-Holger Borchert, co-commissaire de l'exposition. Pour le deuxième commissaire, Koenraad Jonckheere, « c'est à cette époque que les peintres comprennent que le portrait est une construction. Cela aura un impact sans…
Portraits et mimesis à la Renaissance
L'art du portrait ne va pas de soi. Se faire représenter n'est-il pas un péché d'orgueil et de vanité ? L'homme est-il autorisé à être immortalisé par son effigie ? Que représente-t-on dans un portrait, la physionomie ou le caractère ? Dans son exposition « Faces Then. Portraits de la Renaissance aux Pays-Bas », Bozar, à Bruxelles, engage une réflexion à tiroirs, ranimant les débats théoriques et théologiques de la Renaissance