Philippe Régnier_Cette année marque les 60 ans du Salon de Montrouge. Quelles vont être les festivités ?
Stéphane Corréard_Nous n'avons pas choisi de donner à cet anniversaire un caractère festif. Nous avons préféré approfondir les fondamentaux du salon, ce qui est la meilleure manière de fêter notre anniversaire et montrer que nous sommes toujours vaillants. Il y aura quand même des choses inhabituelles, et cet anniversaire infuse le processus du salon tout au long de l'année. Comme d'habitude, j'ai fait la sélection avec un collège critique. Mais il y a quand même des nouveautés liées à cet anniversaire. J'ai d'abord un commissaire adjoint cette année, Augustin Besnier, un jeune esthéticien qui a participé au collège critique depuis deux ans. Après six ans, c'était bien d'avoir quelqu'un qui regarde avec moi les 3 000 candidatures. Pour ce qui est du collège critique, nous avons voulu revenir sur nos traces et rassembler des gens qui ont été importants dans l'histoire récente du salon, par exemple Marc-Olivier Wahler qui a pour la première fois accueilli nos lauréats au Palais de Tokyo il y a sept ans. C'est le cas aussi d'Eva Barois de Caevel, une jeune commissaire en vue qui a été notre stagiaire il y a quatre ans. Est aussi membre Gaël Charbau qui arrête sa collaboration avec le salon parce qu'il est trop pris par ses missions de commissariat, et Arnaud Labelle-Rojoux qui a été notre invité d'honneur en 2009. Tout le collège critique est rempli de clins d'oeil et de retours sur notre passé récent pour montrer ce qu'est notre identité. Cette année, le collège critique compte beaucoup d'artistes, ce qui me réjouit. Jusque-là, il y avait toujours un romancier qui se sentait un peu isolé. Cette année, il y en a deux qui n'ont jamais vraiment écrit sur l'art contemporain, mais qui ont une sensibilité pour les choses très actuelles : Aurélien Bellanger, qui vient d'obtenir le prix de Flore pour l'Aménagement du Territoire, et Emmanuelle Pireyre…