Le monde des arts en Italie est en émois après l'annonce de la disparition d'Elisabetta Catalano. La Repubblica de lundi annonçait « Addio a Elisabetta Catalano, principessa dei fotografi » et Le Messagero, « L'ultimo scatto della regina ». Âgée de 70 ans, « La Catalano » était en effet la portraitiste la plus connue, celle qui a photographié les grands des années phares du cinéma italien, Fellini, Pasolini ou Antonioni. Mais la compagne pendant près de vingt ans de Fabio Mauri fut surtout un témoin formidable des travaux de Mario Schifano, Michelangelo Pistoletto, Gino De Dominicis ou Vettor Pisani. Ses images d'Andy Warhol à Rome, notamment devant le Vatican, sont d'ailleurs passées à la postérité. Nombre d'artistes italiens se sont exprimés dans la presse ce lundi pour rendre hommage au travail de Catalano. Le peintre Marco Tirelli, joint hier soir par Le Quotidien de l'Art, indique ainsi que « dans l'oeil des artistes qu'elle portraiturait, elle savait trouvait ce scintillement lumineux qui était à la source de leur art. Quand elle réalisait un portrait, elle étudiait pendant des heures la lumière, comme si, ainsi, elle tentait de traverser la peau et atteindre l'esprit de son modèle ». Dès les années 1970, elle est l'une des premières photographes à exposer en galerie avec Uomini 1973, seulement des portraits d'artistes. Elle a surtout régulièrement montré son travail dans les musées. En 1980, elle expose au musée Carnavalet, à Paris, ses images des personnalités de la culture française. En 1992, elle présente 160 portraits d'artistes, de critiques et de galeristes à la Galleria nazionale d'arte moderna de Rome et, en 2005-2006, le GAM de Turin lui dédie une grande rétrospective. Elisabetta Catalano restera comme une de ces figures qui faisait le lien entre les artistes, les écrivains, les musiciens et les cinéastes.