Flavie Durand-Ruel et François Durand-Ruel font partie des descendants du marchand parisien Paul Durand-Ruel auquel le musée du Luxembourg, à Paris, rend hommage à partir de jeudi, 9 octobre. Avec leurs conjoints respectifs, Frédérick Mouraux et Claire Durand-Ruel, ils évoquent la mémoire de cet aïeul, qui défendit l'impressionnisme, ainsi que leur propre engagement comme collectionneurs d'art contemporain.
R. A. Que représente Paul Durand-Ruel dans votre imaginaire ?
François D.-R. C'est une inspiration. Il a été précurseur, novateur.
Flavie D.-R. Les tableaux impressionnistes font partie du décor. Mais on n'en parle pas dans la famille. Il y a du respect, sans que l'on s'en vante.
François D.-R. On ne se dit pas « descendant de ». Ce n'est pas un blason.
F. M. Quand j'ai rencontré Flavie, je ne l'associais pas à l'univers de l'art au départ.
C. D.-R. Lorsque j'ai rencontré les parents de François, Philippe et Denyse, j'ai compris qu'ils continuaient quelque chose, sans réaliser à ce moment-là ce qu'était que cette chose-là.
François D.-R. Mon père a très tôt été en rupture avec son environnement familial bourgeois. Il a fait la guerre en Indochine et en Algérie. En 1961, quand il a quitté l'armée, il s'est plongé dans l'art contemporain. À l'époque, il stockait ses achats dans les sous-sols de la galerie Durand-Ruel. Je me souviens d'une anecdote : le grand-père de Flavie, Charles, est avec un de ses clients. Ils passent à côté d'une pièce qui déborde d'oeuvres et mon grand-oncle lui dit : « ne regardez pas, j'ai un neveu fou ».
R. A. Votre père a donc répliqué le côté avant-gardiste de Paul Durand-Ruel ?
Françoi…