La Sagesse de la terre, sculpture de Constantin Brancusi, défraie la chronique depuis les années 2000, après le refus des autorités roumaines de la rendre à son propriétaire légitime. Les héritiers de ce dernier, Gheorghe Romascu, ont finalement pu récupérer en 2010 ce marbre acheté en 1911. Mais après l'annonce récente de la volonté des descendants de vendre l'oeuvre, le Premier ministre roumain, Victor Ponta, a dénoncé une « décision erronée » de la part des juges en 2010 qui ont ordonné la restitution de la sculpture. « Nous avons rétrocédé l'oeuvre et maintenant les propriétaires veulent nous la revendre pour la "modeste" somme de 20 millions euros », s'est-il insurgé. Selon lui, des documents prouveraient que l'État roumain dispose d'un « titre valide de propriété » de cette sculpture et aurait même payé « des dizaines de milliers de lei » à son propriétaire dans les années 1950. « De tels propos sont sans fondement et ils témoignent soit de la mauvaise foi soit de l'ignorance, a riposté l'avocat des propriétaires. Durant le procès, le ministère de la Culture n'a produit aucun document qui prouve que le propriétaire ait donné son accord pour le transfert de l'oeuvre à l'État, qu'il s'agisse d'une vente ou d'un don ». De son côté, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a annoncé qu'il analyserait les propos du chef du gouvernement, qui constitueraient peut-être une atteinte à l'indépendance de la justice. Si la transaction était effectuée, elle correspondrait au montant le plus important de l'histoire pour le marché de l'art roumain.