Sous le soleil, les inquiétudes ont tempéré la fête de cette sixième édition du PAC, le « Printemps de l'art contemporain » marseillais. Du 29 au 30 mai, l'énergie et la diversité artistique qui animent la cité phocéenne étaient à nouveau à l'honneur. En plus de quarante escales, le parcours tissé entre les institutions, les petites structures et les galeries commerciales a oscillé entre découvertes réjouissantes et déceptions, frappant avant tout les visiteurs par une diversité de lieux étonnante, une concentration de jeunes artistes et un foisonnement d'initiatives. Mais au lendemain de Marseille-Provence 2013 (MP13), la scène de l'art apparaît néanmoins repliée sur elle-même et coincée dans un immobilisme qui contredit ses potentialités. Alors que manque-t-il à Marseille pour retrouver l'attractivité qu'elle connut dans les années 1990-2000 ?
La ville qui n'est toujours pas dotée d'un centre d'art contemporain, manque d'une institution forte. Le MAC, musée d'art contemporain, emblème des années phares, est au ralenti depuis un certain temps. Ceci saurait-il pour autant justifier sa fermeture ? Lors du vernissage de l'exposition des 20 ans, l'annonce par la mairie d'une étude du transfert des collections à la Vieille Charité, un lieu plus central mais totalement inadapté à la présentation d'art moderne et contemporain, a fait l'effet d'un coup de matraque après l'euphorie de 2013. Le nouveau FRAC, doté d'un bâtiment d'une envergure dépassant ses moyens, peine pour sa part à se distinguer par sa programmation. Une page se serait-elle tournée après le départ de personnalités de haut vol, qu'il s'agisse de Bernard Blistène (directeur des musées de Marseille au début des années 1990) ou de Philippe Vergne, Corinne Diserens puis Nathalie Ergino qui se sont succédé à la tête du MAC de 1994…