Ce qui frappe d'emblée quand on entre dans le nouveau bâtiment du FRAC Provence-Alpes-Côte d'Azur, c'est ce vis-à-vis violent avec les immeubles d'habitation contigus, imposant au visiteur une plongée dans l'univers quotidien des habitants d'un quartier populaire marqué par la gentrification et dont ils constituent l'une des dernières poches de résistance. Aussi est-ce peut-être le plus beau geste d'Adrian Schiess dans l'exposition monographique que lui consacre l'institution marseillaise que de souligner, volontairement ou non, ce vis-à-vis en installant au sol du plateau supérieur du FRAC un ensemble majestueux de ses plaques laquées qui invite par les jeux de lumière et de réflexion tout le voisinage dans l'océan vibratile de ses couleurs, chargeant le regardeur d'en faire la synthèse.
Il serait tentant d'inscrire Adrian Schiess dans une généalogie de l'art minimal, dont…