Le comité du patrimoine mondial de l'Unesco, actuellement réuni à Doha, au Qatar, a inscrit hier la Grotte Chauvet-Pont d'Arc, en Ardèche, sur les listes du patrimoine mondial. Il a aussi classé l'écrin paysager naturel et le bassin hydrogéologique dont l'arche naturelle du Pont d'Arc haute de 54 mètres. « Les vestiges archéologiques, paléontologiques et artistiques de la grotte illustrent comme dans aucune autre grotte du début du Paléolithique supérieur la fréquentation des grottes pour des pratiques culturelles et rituelles », a estimé le comité. Et de préciser qu'il s'agit des « plus anciennes représentations picturales connues à ce jour », et par là même le plus ancien bien culturel classé par l'Unesco. Riche d'un millier de dessins dont près de la moitié représente des animaux de quatorze espèces, la grotte a été reconnue par l'organisation internationale pour « la maîtrise de l'utilisation des couleurs, l'association de la peinture et de la gravure, la précision des représentations anatomiques et la capacité à donner une impression des volumes et des mouvements ». La grotte ornée, vieille de 36 000 ans - à titre de comparaison, la grotte de Lascaux remonte à 18 000 ans - a été découverte le 18 décembre 1994 par trois spéléologues - Jean-Marie Chauvet, Christian Hillaire et Eliette Brunel. Le comité rappelle que « des politiques strictes de conservation préventive, y compris des restrictions d'accès, ont permis de maintenir une situation pratiquement identique à celle trouvée au moment de la découverte ». Jamais ouverte au public, la grotte fait l'objet actuellement d'une reconstitution à quelques kilomètres du site. Le public pourra admirer d'ici le printemps 2015 un florilège des représentations paléolithiques de la grotte à l'échelle 1, sur 3 500 m².