La foire de vidéos Loop ouvre ses portes aujourd'hui à Barcelone avec un quart d'exposants français. On y retrouve les galeries Jousse Entreprise, Martine et Thibault de la Châtre, Bendana-Pinel ou encore Dohyang Lee. L'un des initiateurs de cette « boutique fair » conviviale et pointue, le galeriste barcelonais Emilio Alvarez, revient sur cette aventure initiée en 2003.
R. A. Pourquoi avez-vous lancé la foire Loop en 2003 uniquement sur la vidéo ? De quel constat partiez-vous ?
E. A. C'est le résultat d'une observation partagée avec deux collègues galeristes. Nos artistes utilisaient la vidéo, et elle était exposée dans le circuit de l'art. Mais malgré tout, le marché restait très difficile. La présentation, la diffusion et la commercialisation de ces travaux requièrent un contexte très particulier, des conditions physiques différentes de celles qu'offrent les white cubes et les foires d'art contemporain traditionnelles. En effet, dans les foires traditionnelles, les films d'artistes n'étaient pas mis en valeur. Pour pouvoir apprécier ces travaux, une certaine attitude est indispensable. En 2003, il n'existait pas au monde un grand événement dédié à l'art vidéo. Barcelone est une ville très attractive, avec une image liée à la création, mais elle n'avait aucun événement de référence dans le calendrier international de l´art contemporain. À…