Depuis octobre dernier, deux établissements parisiens sont dans le viseur du ministère de la Culture : le musée Picasso et l'école nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Dans les deux cas, ont été dépêchés des rapporteurs de l'Inspection générale des affaires culturelles pour comprendre les sources du malaise. Dans les deux cas, le cabinet de la ministre de la Culture a brillé par son silence radio, jusqu'au couperet récent sur la présidente du musée Picasso, Anne Baldassari. L'éthos et les personnalités ont beau être différents, le procédé qui consiste à laisser pourrir une situation est bigrement identique.
Diriger une école d'art n'est pas une mince affaire. Tous les directeurs successifs de l'Ensba ont eu maille à partir avec le collège des enseignants ou celui des étudiants. La fronde à laquelle fait face l'actuel directeur, Nicolas Bourriaud, est sensiblement proche dans sa violence de celle qu'a connue son prédécesseur, Henry-Claude Cousseau. En gestation depuis octobre dernier avec la privatisation du bâtiment pour une soirée Ralph Lauren, marque qui avait donné 1 million d'euros à l'établissement, elle s'est aujourd'hui…