La Chine s'apprête à célébrer dans un silence fracassant le vingt-cinquième anniversaire des événements de Tiananmen. Même les artistes d'avant-garde qui à l'époque avaient été particulièrement impliqués, restent prudents cette fois. Aucune exposition n'a été annoncée dont le thème pourrait, même au second degré, évoquer une quelconque mémoire. Des actions spontanées auront quand même lieu aujourd'hui, 4 juin, mais hors du territoire chinois, à Hongkong, aux États-Unis et en Europe. « En Chine même, la commémoration restera discrète. Le risque est trop grand aujourd'hui et peut être aussi nous nous sommes embourgeoisés… », commente avec un triste sourire un artiste célèbre, qui préfère conserver l'anonymat. Cette mesure de prudence ne semble pas excessive. L'artiste Guo Jian, 52 ans, aurait été interpellé dans sa maison de Songzhuang (l'un des principaux « villages d'artistes » à l'est de Pékin, ndlr) dans la nuit du 1er au…