L'homme serait seul chasseur, avide de conquêtes comme de trophées, donc collectionneur ? Un tel cliché vole en éclat dans le livre passionnant de Julie Verlaine Femmes collectionneuses d'art et mécènes. Pour étayer sa démonstration, l'historienne de l'art ne s'appuie pas seulement sur le XXe siècle mais remonte le fil jusqu'au XVe siècle à Ferrare, où Isabelle d'Este acheta aussi bien gemmes que peintures tout en commandant des tableaux à Léonard de Vinci ou au Titien. Elle fut longtemps perçue comme une exception dans cette société patriarcale. L'hypothèse est à nuancer. On apprend ainsi que Marie de Hongrie, soeur de Charles Quint, ou au XVIIIe siècle Margaret Cavendish Bentinck, duchesse de Portland, accumulèrent elles aussi des ensembles non négligeables. Sans oublier Catherine II, dont l'appétit pour l'art rivalisait avec son goût du…