Comment construit-on un musée universel ex nihilo en 2014 ? Telle est la question au centre du projet du Louvre-Abu Dhabi, dont le musée du Louvre à Paris dévoile jusqu'au 28 juillet la première moisson d'acquisitions sous l'intitulé « Le Louvre Abu Dhabi, Naissance d'un musée ». Le pari est aussi titanesque que passionnant. Au fil des 160 oeuvres présentées, cette collection qui ambitionne d'être universelle, s'avère surtout refléter un état du marché de l'art actuel, avec ses forces et ses faiblesses (lire page 3). Le dynamisme du commerce des arts asiatiques a permis l'acquisition d'un très beau bodhisattva du Gandhara, ou de deux têtes majestueuses de Bouddha, l'une indienne de l'époque Gupta et l'autre chinoise des dynasties Wei ou Qi du Nord. À l'inverse, l'art méso-américain est absent du parcours. « C'est un…