Le nouveau maire (divers gauche) de Montpellier, Philippe Saurel, a décidé de stopper le projet du musée d'Histoire de la France et de l'Algérie mené par Florence Hudowicz et regroupant un comité de parrainage composé de grands historiens tels que Marc Ferro et Benjamin Stora. Cette décision aussi arbitraire qu'abrupte a fait bondir le comité scientifique, lequel a diffusé le 16 mai sur le site Mediapart une lettre ouverte au nouveau maire. Ce courrier évoque un « gâchis intellectuel ». Car, comme le rappellent les signataires, « tout un travail a été fait depuis plus de deux ans pour élargir la problématique initiale du musée, limitée à un cadre mémoriel étroit, et lui donner une ampleur susceptible de toucher toutes les mémoires associées à l'histoire des relations entre l'Algérie et la France ». À cela s'ajoute un gâchis financier car 15 millions d'euros sur les 22 budgétisés ont déjà été engagés, notamment 3 millions d'euros ont servi à enrichir les collections de tableaux et de livres sur l'Algérie. Le choix de l'édile de créer à la place de ce projet un musée d'art contemporain est aberrant, alors que le musée Fabre de Montpellier, qui a reçu une donation de l'artiste Pierre Soulages, y consacre une partie de sa programmation. Surtout, depuis bien longtemps, d'autres établissements situés en Languedoc-Roussillon s'y consacrent, comme le FRAC à Montpellier, Carré d'art à Nîmes, le CRAC à Sète ou le musée régional d'art contemporain de Sérignan.