Ilya et Emilia Kabakov sont les invités de « Monumenta 2014 ». Les artistes d'origine russe, qui vivent aujourd'hui à Long Island (États-Unis), proposent aux visiteurs de découvrir la ville qu'ils ont construite dans la nef du Grand Palais. Emilia Kabakov nous présente ce projet.
R. A. et P. R. Comment avez-vous réagi au report d'une année de « Monumenta » ?
E. K. Nous n'étions pas contents, mais cela finit bien, heureusement. Nous voulions vraiment faire ce projet, qui est important pour nous. Ce n'est pas seulement le plus grand projet que nous ayons fait, mais il est important parce que nous avons rassemblé ici toutes nos idées. Ce n'est pas une rétrospective parce que cela n'a rien à voir avec l'Union soviétique ou les appartements collectifs. L'exposition est liée au rêve, à la fantaisie…
R. A. et P. R. Comment avez-vous abordé l'espace du Grand Palais. Étiez-vous intéressés par l'architecture, l'histoire derrière sa création ?
E. K. Si je plaisantais, je dirais que nous l'avons approché prudemment. Sérieusement, c'est un espace compliqué, chargé d'histoire, où des salons se sont tenus, tout comme une Exposition universelle, où des idées utopiques constructivistes ont été montrées. C'est une architecture fantastique. Nous marchions hier en regardant les détails, le métal, en se disant que rien d'aussi simple, fonctionnel et grandiose ne s'est fait. Il y a eu des projets utopiques partout en Europe, comme le Crystal Palace à Londres. Ici, l'espace est grand, mais ce n'est pas le plus important problème. Nous avons l'habitude de travailler dans de grands espaces. Peu d'artistes dans le monde y parviennent, mais jusqu'à présent la sélection de « Monumenta » a été parfaite. Chacun a réussi à faire quelque chose qui…