Invitée par le TDIC (entité chargée du développement touristique et de l'aménagement de l'île de Saadiyat à Abou Dhabi), l'association de défense du travail des émigrés dans les Émirats arabes unis, Gulf Labor, a rendu public le 2 mai un nouveau rapport pointant du doigt les conditions de vie misérables des ouvriers employés à Abou Dhabi sur les chantiers du musée du Louvre et du Guggenheim Museum. Les migrants sont présentés comme dépendants totalement de leur employeur. D'une part, ils sont logés à proximité des chantiers, dans des « camps » isolés de tout service et de tout axe public de circulation (à plus de 2 kilomètres du check point interdisant l'entrée dans la zone). D'autre part, l'augmentation de 20 % de leur salaire, promise par la firme Arabtec en mai 2013 suite à un mouvement de grève, ne s'est jamais concrétisée. Leurs revenus se situent ainsi entre 177 et 245 dollars mensuels (entre 127 et 175 euros), ne leur permettant pas de s'acquitter des droits de leurs visas et leur supprimant toute possibilité de mobilité et d'indépendance. Ce salaire est identique sur les autres chantiers dans les Émirats arabes unis. Enfin, le rapport fustige l'interdiction qui leur est faite de créer un conseil représentatif des travailleurs pour défendre leurs droits. Pour ces raisons, Gulf Labor en appelle à l'intervention de l'Organisation internationale du travail.