Les musées Zadkine et Bourdelle à Paris, ou encore le musée Magnin à Dijon n'auraient jamais existé sans la générosité de leurs donateurs. Mais l'enrichissement des collections nationales grâce aux donateurs est rarement sans contrepartie. Face aux changements du monde des musées intervenus ces dernières années, les conditions liées aux donations ne sont pas sans poser problème.
Frappé d'interdiction de prêts et sans pouvoir en modifier la présentation, le legs du duc d'Aumale au musée Condé de Chantilly, via l'Institut de France, est l'un des plus contraignants. « Notre difficulté aujourd'hui est double. Avec la prolifération des expositions temporaires pour faire venir le public, il nous est quasiment impossible d'emprunter puisque nous ne pouvons prêter en retour. Nous ne pouvons pas non plus être présents sur le marché : à quoi servirait une acquisition qu'on ne peut présenter sur des cimaises dont la présentation est figée par le legs ? En revanche, les charges du legs font que la collection est en parfait état de conservation ! », note Nicole Garnier, conservatrice du musée isarien.…