Des trous et des fentes. N'y voyez aucune dérive pornographique. Ces éléments sont les logotypes auxquels on a trop longtemps réduit Lucio Fontana. Pourtant, l'artiste italien n'aura pratiqué ses fentes qu'à l'âge de 60 ans. Et il aura eu une vie avant - et pendant - le spatialisme comme en atteste l'admirable et exhaustive rétrospective au musée d'art moderne de la Ville de Paris. Presque un retour aux sources, puisque l'Arc-musée d'art moderne lui avait consacré une exposition en 1970, dix-sept ans avant celle, jalon, orchestrée par le Centre Pompidou. Chronologique, le parcours remet ici les pendules à l'heure et dévoile dès la première salle tout ce pan ignoré, voire un temps déprécié, ce que Sébastien Gokalp, co-commissaire de l'exposition, nomme « les pas de côté ». Sculpteur de formation comme son père et son arrière-grand-père, Fontana maîtrise le répertoire des techniques, avec une préférence marquée pour les matières ductiles telles le plâtre ou la terre cuite polychrome. La première sculpture bleue qui trône à l'entrée de…