L'exposition « L'invention du passé », présentée en deux volets au musée des beaux-arts de Lyon et au monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse, retrace l'essor, le développement et la diffusion du genre communément connu sous le nom de « peinture troubadour ». « Décrire des épisodes du Moyen Âge et de la Renaissance constitue un véritable tournant esthétique et stylistique, à une époque où la “grande” peinture d'histoire ne s'inspirait que de l'Antiquité », observe Stephen Bann, co-commisaire et professeur d'histoire de l'art à l'université de Bristol, en prenant pour exemple Valentine de Milan pleurant la mort de son époux Louis d'Orléans, assassiné en 1407 par Jean, duc de Bourgogne, un tableau de Fleury Richard datant de 1802 (musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg). « Les peintres déconcertent la critique de l'époque en traitant de sujets anecdotiques et émotionnels dans des formats modestes et dans un style empruntant à la peinture de genre - loin des épisodes historiques glorieux qui sont les ferments du Néoclassicisme », précise Stéphane Paccoud, co-commissaire du volet lyonnais. Dans ce grand bouleversement dans la hiérarchie académique…
Ressusciter le Moyen Âge
L'exposition « L'invention du passé », présentée en deux volets au musée des beaux-arts de Lyon et au monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse, retrace l'essor, le développement et la diffusion du genre communément connu sous le nom de « peinture troubadour ». « Décrire des épisodes du Moyen Âge et de la Renaissance constitue un véritable tournant esthétique et stylistique, à une époque où la “grande” peinture d'histoire ne s'inspirait que de l'Antiquité », observe Stephen Bann, co-commisaire et professeur d'histoire de l'art à l'université de Bristol, en prenant pour exemple Valentine de Milan pleurant la mort de son époux Louis d'Orléans, assassiné en 1407 par Jean, duc de Bourgogne, un tableau de Fleury Richard datant de 1802 (musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg). « Les peintres déconcertent la critique de l'époque en traitant de sujets anecdotiques et émotionnels dans des formats modestes et dans un style empruntant à la peinture de genre - loin des épisodes historiques glorieux qui sont les ferments du Néoclassicisme », précise Stéphane Paccoud, co-commissaire du volet lyonnais.