Huit personnes se trouvent depuis hier sur les bancs des accusés du tribunal correctionnel de Marseille pour avoir détourné une partie des recettes des expositions temporaires organisées dans les musées de la Ville grâce à un système de double billetterie. Selon certains témoignages, l'affaire remonterait à 2005, voire à 2000, mais la mise en accusation concerne uniquement les années 2008 et 2009 pour lesquelles les enquêteurs ont pu mettre en évidence ce système de fraude. Une première estimation a permis d'évaluer le montant du préjudice financier, qui s'élève à plus de 342 000 euros. Les autorités ont été alertées en 2008 par le trésorier-payeur général des Alpes-Maritimes après que celui-ci s'est vu remettre des billets estampillés « gratuit » pour aller visiter l'exposition « De la scène au tableau », présentée au musée Cantini du 6 octobre 2009 au 3 janvier 2010. Le système consistait en effet à récupérer l'argent des billets plein tarif en éditant des billets gratuits et à réutiliser les tickets réservés à la location des audioguides. Selon l'enquête, le taux de billets gratuits délivrés pour cette exposition aurait atteint presque 50 %, contre 35 % en moyenne au niveau national pour ce type de manifestation. Le principal accusé n'est autre que le chef du personnel, William Santos, « sous l'autorité, la direction, l'aide et l'assistance » duquel auraient agi les sept caissiers également mis en examen. Lors de la première partie du procès qui s'est déroulée hier, il a reconnu avoir détourné 35 000 euros, mais nie être l'organisateur du trafic. Vanessa Bossetti, une caissière promue « référente » par William Santos, aurait également joué un rôle prépondérant en se chargeant notamment de récupérer les billets destinés à la location des audioguides, selon l'accusation. Les prévenus encourent jusqu'à 10 ans de prison et 1 million d'euros d'amende.