D'un érudit facétieux comme Dominique Païni, on ne pouvait qu'attendre cette exposition jouissive autour du musée imaginaire d'Henri Langlois, organisée à la Cinémathèque française à Paris. Jouissive car le grand ordonnateur ne tombe pas dans la pieuse dévotion. Au contraire, il dépoussière le mythe du dragon, « cette figure matricielle envers qui tout le monde a une dette », selon le patron actuel de la Cinémathèque Serge Toubiana, et rappelle ce que beaucoup ignorent aussi bien dans le champ de l'art que de la cinéphilie : le lien viscéral, amoureux, désordonné, qu'entretenait le fondateur de la Cinémathèque avec les artistes de son temps. Ce n'est pas le Langlois des cinéphiles déférents, mais un autre bien plus fascinant que livre ici Dominique Païni. Claudiquant entre les deux mondes, l'ancien directeur de la Cinémathèque, qui a publié en début d'année Le cinéma, un art plastique (édition Yellow Now),…