Pendant des années, Ken Perenyi a réalisé non sans succès des copies de tableaux d'artistes des XVIIIe et XIXe siècles. Son travail permit entre autres à cet Américain autodidacte de Floride, aujourd'hui âgé de 63 ans, de mener grand train et de rencontrer des célébrités telles qu'Andy Warhol. Jusqu'au jour où le F.B.I. s'intéressa à son activité, curieux de savoir ce que devenaient ces toiles et sous quelle nature elles étaient vendues : comme des oeuvres originales ou des copies ? Le New York Times, qui a relaté l'affaire dans son édition du 24 juillet, et a rencontré le principal intéressé, indique que l'une des copies réalisées par Perenyi, une nature morte aux fleurs prétendument du peintre américain Martin Johnson Heade (1819-1904), présentée comme une « redécouverte », fut vendue en 1994 par Sotheby's pour la somme de 715 500 dollars. La maison de ventes n'a pas souhaité s'exprimer. Voyant que son commerce s'avérait de plus en plus difficile à exercer en paix, Perenyi a décidé d'agir au grand jour, mais cette fois en cédant ses toiles de maître en tant que copies officielles. D'après le New York Times, il y aurait prescription quant à son activité litigieuse de faussaire officieux. Beaucoup de ses acheteurs, reconnaît Perenyi, n'hésitaient pas à présenter leurs acquisitions - faites évidemment pour une fraction du prix d'un original - comme authentique à leurs invités. Pour l'heure, il n'est pas à exclure qu'un certain nombre de ces copies, jadis vendues comme vraies, circulent sur le marché.