P. R. Quelles sont les priorités de Nathalie Kosciusko-Morizet dans le domaine de la culture en général, et dans celui des arts plastiques en particulier ?
D. M. L'idée est d'inverser la logique actuelle et de donner l'initiative aux acteurs. Il faut repenser la politique culturelle non en termes d'offres mais en termes d'opportunités. La culture à Paris est aujourd'hui beaucoup trop institutionnalisée. La politique des équipements a fait son temps. Il ne s'agit pas de critiquer des institutions culturelles déjà bien établies comme le BAL ou le Centquatre qui sont des lieux formidables, mais de remettre en question cette politique de mainmise de la mairie qui décide de tout. Face aux grandes institutions, les responsables de lieux indépendants voient leurs subventions diminuer d'années en années et sont parfois contraints de privatiser leurs espaces. Nous trouvons cela dommage. La politique de Nathalie Kosciusko-Morizet vise avant tout à soutenir ces espaces alternatifs en leur permettant de réaliser leurs projets. Il s'agit de libérer la culture et non pas de la libéraliser, comme cela a parfois été dit. Nathalie Kosciusko-Morizet a d'ailleurs précisé qu'elle maintiendrait le budget culturel de la Ville [à hauteur de 6 %, ndlr].
P. R. Ne pensez-vous pas que ce budget est restreint pour la capitale ?
D. M. Le chiffre n'est pas éloquent ; mais 6 % d'un budget aussi énorme que celui de Paris constitue une somme déjà conséquente. À cela s'ajoutent les crédits de l'État et le mécénat privé. Nathalie Kosciusko-Morizet trouve ce budget raisonnable.
P. R. Comment libérer la culture ?
D. M. Je partirais d'un exemple concret qui, à mon sens, est très révélateur de la politique que souhaite mener…