Le cinéaste Amos Gitaï, auteur de House (1980), Kippour (2000), ou Free zone (2005), bénéficie d'une riche actualité. Outre une rétrospective de ses films et une présentation de ses archives à la Cinémathèque française, à Paris, ou au Centro d'Arte Reina Sofia à Madrid, la galerie Thaddaeus Ropac, à Pantin, démontre, pour sa première exposition personnelle organisée par l'enseigne, qu'il est artiste tout autant que cinéaste.
D. S. Votre exposition à la Galerie Thaddaeus Ropac présente Army Day Horizontal. Army Day Vertical. Pourquoi ce choix ?
A. G. Je présente deux films courts des années 1970 et des photographies conçues à partir de photogrammes de ces films. À l'époque, j'étais étudiant en architecture. En ce mois d'octobre 1973, deux événements vont bouleverser ma vie : la découverte d'une caméra super 8 offerte par ma mère pour mes 23 ans et surtout la guerre du Kippour. Mon affectation me conduit à une unité de sauvetage héliportée chargée de récupérer les blessés sur le plateau du Golan. La première partie de Before & After montre les moments filmés à la base. Le rythme est celui de mes cuts, celui de l'instant. Il n'y a aucun montage. Les plans restent très courts, assez abstraits : visages en gros plan, texture de la terre. Le cinquième jour de la guerre, jour ou j'avais oublié ma caméra, notre hélicoptère est accroché par un missile syrien. Le copilote devant moi est…