De retour à Sète, terre familière où il fut entre autres pensionnaire de la Villa Saint-Clair, Jacques Julien passe l'épreuve des grandes dimensions au rez-de-chaussée du Centre régional d'art contemporain (CRAC) du Languedoc-Roussillon. La première salle est un coup de maître, fidèle à l'humour délicat de l'artiste qui se mesure ici au gigantisme du lieu avec un parc de sculptures miniature (ou adapté à un public de 18 mois). Pagliacci emprunte son titre à l'opéra emblématique du théâtre « vériste » dont la dramaturgie cristallise les gestes du quotidien. L'ensemble de sculptures à hauteur du genou déploie un plan d'occupation du sol dans une déclinaison de paillassons qui, prenant le relais d'ancestrales questions de sculpture, leur servent de socle. Déjà la négociation entre les corps singuliers et collectifs, problématisée dans le travail du sculpteur qui a longtemps emprunté les motifs du terrain de sport, est remise en jeu dans ce paysage abaissé, où les petites élévations jouent en équipe…