L'annonce faite par Odile Decq le 19 février de la création d'une nouvelle école privée d'architecture à Lyon n'a pas manqué de soulever quelques inquiétudes du côté du Syndicat de l'architecture. Selon Le Monde, une lettre datée du 21 février a été envoyée par son vice-président, Marc Dauber, à l'attention d'Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, pour connaître sa position sur le projet et demander des précisions sur le financement de l'établissement ainsi que sur la valeur accordée aux diplômes proposés. Le projet est par ailleurs directement attaqué par Marc Dauber qui estime que « Les prix annoncés par la responsable du projet indiquent bien qu'il ne s'agit pas de développer les valeurs culturelles, sociales et éthiques de l'architecture, mais bien plutôt de gagner de l'argent ». Interrogé par Le Monde, le président du Syndicat des architectes, Patrick Colombier, ajoute que « cette attitude architecturale sort du continuum historique de l'architecture française et de son système d'enseignement ». Baptisée « Confluence. Institute for Innovation and Creative Strategies in Architecture », l'école d'Odile Decq sera aménagée dans une partie réhabilitée des locaux de l'ancien marché-gare du quartier Convention et proposera une formation transversale qui permettra d'aborder différents domaines de connaissances : les neurosciences, les nouvelles technologies, l'action sociale, les arts visuels et la physique. Les élèves sélectionnés sur dossier et sur entretien devront s'acquitter de 12 000 euros de frais chacune des trois premières années et de 14 000 euros chacune des deux dernières années du cycle. L'École ne pourra pas délivrer l'habilitation à la maîtrise d'oeuvre en son nom propre (HMONP) mais des négociations devraient être engagées auprès de l'ordre des architectes et du ministère de la Culture pour obtenir cette habilitation par le biais de la validation des acquis de l'expérience.