S'arrimer localement. Voilà toute la préoccupation de la Biennale de Marrakech, au Maroc, lancée en 2005 par Vanessa Branson. Au début, l'événement avait tout du caprice d'enfant gâté, dont le périmètre se réduisait à l'entre-soi. Aussi, cette nouvelle cuvée organisée par Alya Sebti (lire page 4) marque-t-elle une transition, avec le recours à quatre curateurs associés pointus, respectés dans leurs disciplines, et peu friands de paillettes. Autre changement, Vanessa Branson, qui continue d'apporter son réseau et sa bienveillance, a cessé de mettre la main au portefeuille, estimant que les relais publics et privés devaient reprendre le flambeau après plusieurs éditions financées à perte.
Rédactrice en chef de la revue marocaine Diptyk, Meryem Sebti le dit bien : « Cette année, la biennale devient adulte, avec tout ce que cela comporte de difficultés ». Et celles-ci ne sont pas seulement d'ordre financier. La manifestation a dû régler une controverse de dernière minute qui, bien qu'inepte, a failli gâcher la fête. Minoritaire mais capable d'un tel raffut qu'il en est inquiétant, le lobby militant marocain pour la non-normalisation des relations avec Israël a dénoncé la présence dans la…