Très critiqué et maintes fois revisité, le plan de réforme des musées bruxellois mené par Philippe Mettens, président de l'Administration de la politique scientifique, a finalement été refusé lundi 10 février par le ministre de tutelle, Philippe Courard. Ce projet proposait de réunir les musées royaux des beaux-arts de Bruxelles (MRBA) et les musées royaux d'art et d'histoire (dits le Cinquantenaire) au sein d'une entité baptisée « Pôle Art », dont la direction était destinée à Michel Draguet. Une solution qui ne faisait que confirmer la position de ce dernier, directeur des MRBA et directeur par intérim du Cinquantenaire depuis plus de trois ans. Face à cette décision, Michel Draguet a démissionné de son poste de directeur par intérim du Cinquantenaire, estimant qu'il lui était impossible de continuer à diriger les deux établissements dans ces conditions. « Le projet qui avait été élaboré ne constituait pas seulement la base adéquate pour une meilleure coopération entre nos établissements, c'était pour moi - et je l'ai dit à plusieurs reprises - la seule possibilité de survie de nos musées en cette période très difficile sur le plan budgétaire », explique-t-il dans une lettre adressée au personnel de l'établissement. Philippe Courard a promis de nommer dans les plus brefs délais un nouveau directeur pour le Cinquantenaire mais la question de l'avenir des musées bruxellois reste ouverte. « Il faudra d'urgence, lors de la constitution du prochain gouvernement, adopter un master plan pour le Cinquantenaire, y associer la Région, investir comme on l'a fait à Tervuren, sinon le Cinquantenaire devra fermer. C'est un patrimoine magnifique mais où on n'a plus investi depuis des années. Tout se délite dans le bâtiment. Le temps des bricolages est fini. J'ose espérer que tous les responsables politiques se retrouveront autour de cette ambition pour un lieu important de la capitale de l'Europe », a déclaré le ministre à La Libre Belgique. Concernant le déménagement du musée d'art moderne au Vanderboght, le ministre a assuré que « le dossier est presque mûr » et que la question devrait être réglée avant les élections législatives fédérales belges du 25 mai.