Ces dernières années, les rouleaux impériaux chinois de la fin du XVIIe siècle et du XVIIIe fleurissent au printemps dans les ventes françaises. Deux fragments d'un rouleau commandé par l'empereur Kangxi (1661-1722), estimés respectivement 400 000-600 000 euros et 350 000-500 000 euros, passeront aux enchères à Bordeaux chez Maître Briscadieu le 8 mars prochain. Il faut à nouveau s'attendre à des envolées de prix si l'on se réfère aux derniers résultats obtenus par des pièces comparables, souvent d'ailleurs dans des grandes villes de province, avec un sommet en mars 2011 quand un rouleau entier Qianlong, représentant l'armée, avait décroché 22 millions d'euros chez Maître Labarbe à Toulouse. En 2008, au lendemain de la crise provoquée par la chute de Lehman Brothers, un rouleau Qianlong de 15 mètres de long avait atteint 6,3 millions d'euros chez Sotheby's à Hongkong, quand la vente d'arts d'Asie n'avait totalisé que la moitié de l'estimation basse... Décryptage avec l'expert Philippe Delalande, un acteur clef du développement du marché asiatique à Paris, en charge de la prochaine vente de Bordeaux.
A. C. Comment ces fragments de rouleau impérial sont-ils apparus à Bordeaux ?
Ph. D. La première peinture de ce rouleau est sortie lors d'un inventaire des biens d'une famille du Sud-Ouest pour lequel les enfants avaient fait appel au commissaire-priseur local de Bordeaux, Alain Briscadieu. Ce dernier…