Il eut pour commanditaire Catherine II de Russie, fut dessinateur du cabinet du roi sous Louis XV, mais son nom, hors un cercle d'initiés, a un peu été oublié. Le musée Lambinet, à Versailles, remet en lumière Pierre-Antoine Demachy (1723-1807) en organisant la première exposition monographique sur l'artiste, accompagnée d'un ouvrage lui aussi inédit sur sa vie et sa carrière (192 p., coédité par Magellan & Cie). Pourquoi cette amnésie ? « Il ne relève pas des peintres d'histoire (le genre noble), n'a pas fait de retables ou de peintures religieuses », confie Françoise Roussel-Leriche, conservatrice du musée et co-commissaire de l'exposition. « Et puis, ajoute-t-elle, le numéro un dans sa spécialité, l'architecture de ruines, était alors Hubert Robert. Même si c'est Demachy, de dix ans son aîné, qui a…
Demachy, habile vedutiste de Paris
l eut pour commanditaire Catherine II de Russie, fut dessinateur du cabinet du roi sous Louis XV, mais son nom, hors un cercle d'initiés, a un peu été oublié. Le musée Lambinet, à Versailles, remet en lumière Pierre-Antoine Demachy (1723-1807) en organisant la première exposition monographique sur l'artiste, accompagnée d'un ouvrage lui aussi inédit sur sa vie et sa carrière (192 p., coédité par Magellan & Cie). Pourquoi cette amnésie ? « Il ne relève pas des peintres d'histoire (le genre noble), n'a pas fait de retables ou de peintures religieuses », confie Françoise Roussel-Leriche, conservatrice du musée et co-commissaire de l'exposition. « Et puis, ajoute-t-elle, le numéro un dans sa spécialité, l'architecture de ruines, était alors Hubert Robert. Même si c'est Demachy, de dix ans son aîné, qui a introduit le genre en France sous l'influence de son maître Jean-Nicolas Servandoni ». En incipit, figure le possible morceau de réception à l'Académie, un temple en ruines jouant sur un savant dosage du clair-obscur caractéristique de son oeuvre, en regard d'un petit tableau de Servandoni dont il s'imprègne. Grand peintre de décors de théâtre - hélas souvent disparus - pour les Menus Plaisirs du roi, Demachy reste marqué par « l'agencement des lumières et des plans. Il n'y a pas une seule peinture de lui où l'on ne sente cette recherche de scénographie », résume Françoise Roussel-Leriche.