« La vie n'est pas un fleuve tranquille. La vie est un couloir noir. La vie est une porte blindée. La vie est inutile, elle me dégoûte ». Présentée dans le cadre du focus finlandais à l'Arco à Madrid, la photographe Elina Brotherus n'y va pas de main morte pour évoquer sa crise de la quarantaine. L'humeur est grave comme sur le reste d'une foire au diapason d'un monde déboussolé. Le contexte ibérique s'y prête certes, avec un chômage supérieur à 26 %, une régression intolérable des droits de la femme, une économie encore fragile malgré un timide redressement annoncé en début d'année. Mais, les artistes convoqués ne sont bien gardés d'évoquer de front et à chaud les maux actuels. Foin de têtes de gondoles et autres produits de foires, l'Arco foisonne d'oeuvres subtilement politiques, finement désenchantées mais guère plombantes. Chez Dohyang Lee (Paris), Marcos Avila Forero aborde la question des sans-papiers en l'allégeant (sans la dédramatiser) par le biais de la musique. La Mexicaine Teresa Margolles, montrée par mor charpentier (Paris), évoque les règlements de compte meurtriers, quotidien dramatique de la ville de Juárez,…