Peut-on imaginer meilleur endroit que la Galerie de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) pour présenter l'oeuvre de Laura Lamiel, une maison bourgeoise du XIXe siècle noyée dans une forêt de tours des années 1960 ? Sa salle d'exposition, qui offre des échappées sur ces fruits en décomposition de l'idéologie moderniste, tente d'en rejouer la dramaturgie en revêtant les atours mal ajustés de son avatar artistique, le cube blanc. Dans cet espace paradoxal, les trois installations de Laura Lamiel évoquent sans ambiguïté ce « white cube » qui constitue l'arrière-plan historique et le volume physique dans lequel prennent naissance ses oeuvres. Un peu à la façon du bernard-l'hermite, elle détourne ce rejeton stérile de l'épopée glorieuse des avant-gardes, pour en faire la cellule matricielle de sa démarche depuis les…