Anurendra Jegadeva baigne dans un complet syncrétisme. Normal, ce jovial artiste d'origine tamoul présenté sur la foire Art Stage Singapore vit dans un pays creuset, la Malaisie, qui, malgré la montée d'un fondamentalisme islamique, s'abreuve à de multiples alluvions. « Peut-être parce que nous sommes un pays plus jeune, peut-être en raison de notre passé colonial, nous sommes moins “définis” que d'autres pays asiatiques », explique-t-il. À l'instar de nombre de ses compatriotes, ce conteur est un artiste foncièrement narratif. Surtout, il aime les couleurs vives, de celles que l'on trouve dans les temples indiens. « Nous venons du rose, du jaune, du bleu. Quand je faisais mes études d'art à Londres, on me disait de refroidir les couleurs, de rajouter toujours du gris. L'Angleterre est un pays d'artistes qui peignent en gris », sourit-il. Tout est dit de la quête d'identité et de spécificité - y compris artistique - des créateurs du Sud-Est asiatique.
Au diapason des artistes de la région, Art Stage Singapore, dont la quatrième édition s'est achevée hier, dimanche, à Singapour, cherche…