Ils sont prostrés, avachis, en suspension ou en chute libre. Vêtus de couleur sombre, ils tiennent un mur invisible de couleurs primaires étouffées, par moments vibratiles, le plus souvent lisses. Parfois décentrés, ils se heurtent au vide qui les submerge, qui les tient en lisière ou les plombe. Hagards ou impavides, les bras ballants ou les mains engouffrés dans leurs poches, flottants hors du temps et parfois du champ, ces personnages attendent on ne sait quel Godot. On reconnaît immédiatement les figures sans qualité - sans titre comme les tableaux mêmes - de l'artiste d'origine algérienne Djamel Tatah, exposé à la Fondation Maeght, à Saint-Paul de Vence. Détachés…