« Étonne-moi ! », lança un jour le maître des Ballets russes Serge Diaghilev au jeune Cocteau. D'expositions - telle la rétrospective que lui consacra le Centre Pompidou en 2003 ou celle du musée des Lettres et manuscrits actuellement - en émissions télévisées, le poète semble n'avoir plus beaucoup de secrets. Soigneusement encadré par le comité Cocteau présidé par Pierre Bergé, détenteur du droit moral de l'artiste, et entretenu par une pléiade d'admirateurs, le mythe n'en finit pas de briller. Si l'homme peut moins surprendre aujourd'hui, si le personnage irrite parfois dans sa course narcissique aux honneurs dans l'ombre écrasante de Picasso, admiré et jalousé, l'oeuvre demeure, protéiforme, graphique, inclassable. Toujours étonnante. On pourra s'y plonger pendant quelques semaines encore à…